Apili est une méthode d’apprentissage de la lecture syllabique et gestuelle extrêmement efficace. Développée par un orthophoniste sur la base de sa pratique et des dernières recherches en neurosciences. L’ingrédient magique d’Apili est l’humour.

Instit.info à interviewé Benjamin Stevens, l’auteur du manuel de lecture.

1) Quelle est ta formation de base et exerces-tu encore?


Liégeois d’origine, j’ai terminé mon graduat en logopédie en 2001 (Haute école André Vésale). J’ai suivi ma femme (française et également logopède)  et en France. Nous y avons passé les stages d’équivalence afin de nous y installer. J’ai exercé l’orthophonie en libéral pendant 18 ans jusque mars dernier. J’ai arrêté l’orthophonie en mars dernier pendant le confinement. Cela m’a permis de me consacrer à 100% à mon projet de méthode de lecture et de maison d’édition. 

2) Qu’est-ce qui t’a poussé à éditer un manuel de lecture ?

Au début de ma carrière d’orthophoniste, je me demandais comment aider au mieux les enfants en difficulté face à la lecture. J’ai alors pris l’habitude de leur faire lire des phrases humoristiques. Très vite, je me suis rendu compte que c’était très efficace. Les enfants en souffrance retrouvaient le sourire, la motivation et le plaisir d’apprendre à lire. 

  J’ai continué comme cela pendant des années, améliorant mes phrases, testant ce qui fonctionnait le mieux. J’ai également testé de nombreux moyens d’aide afin d’aider au mieux les enfants dyslexiques. J’obtenais avec cette technique des résultats très positifs et on m’envoyait souvent des enfants qui lesquels rien ne semblait fonctionner. 

  Il y a 6 ans, voyant l’efficacité de cette approche, j’ai décidé d’en faire une vraie méthode accessible à tous. Je me suis alors plongé dans les travaux de Stanislas Dehaene, neuroscientifique français spécialiste de la lecture. Mon objectif n’était pas de faire une méthode de plus. J’avais vraiment à coeur de créer la méthode de lecture la plus motivante et efficace pour les enfants, notamment les enfants en difficulté. Je voulais qu’elle soit efficace et solide sur le plan théorique afin de déterminer la progression idéale. 

   Je voulais également que le livre soit très qualitatif afin que les enfants s’y attachent. 

    De manière générale, je trouvais les méthodes traditionnelles peu motivantes pour les enfants. J’avais envie de changer les choses 🙂 

3) Pourquoi attaches-tu autant d’importance à l’humour ?

   L’humour m’a toujours énormément aidé dans ma pratique. Il transformait les enfants que je recevais en séance. Les parents me disaient souvent que leur enfant aimait venir me voir.

 Plus tard, j’ai lu de nombreuses études sur l’humour et les apprentissages. Leurs conclusions étaient unanimes. L’humour a des vertus exceptionnelles : amélioration de l’attention, de la motivation, de la mémorisation, diminution du stress et des tensions corporelles. 

  C’est là que j’ai compris que ce que j’avais expérimenté avec les enfants avait été prouvé scientifiquement. L’humour n’est pas juste sympa à utiliser, c’est un outil très performant. L’humour crée des émotions chez l’enfant, il les associe aux apprentissages et les progrès sont plus importants. 

4) Y a-t-il des cahiers d’exercices en préparation en lien avec la méthode Apili ?

Tout à fait. Dans un premier temps, je souhaiterais réaliser un cahier de graphisme, car il est très important d’apprendre à écrire en parallèle de l’apprentissage de la lecture. Un cahier de graphisme simple avec des conseils pour les adultes qui accompagnent l’enfant. Ensuite, j’aimerais créer un cahier d’exercices plus conséquent qui reprendra du travail de phonologie, du graphisme, de la lecture, des petits jeux. Que le tout soit amusant et beau visuellement. 

5) Qu’espères-tu pour l’enseignement de demain?

 J’aimerais un enseignement différencié qui respecte le rythme et les spécificités de chaque enfant. Pour les enfants dys, j’aimerais que les enseignants puissent mettre en avant leurs qualités, leurs talents. J’aimerais que l’école permette de mettre à jour les forces de chaque enfant, que l’école mette en avant leurs points forts plutôt que leurs difficultés.